L’adaptation émouvante d’un court roman prégnant

La Nouvelle République
07/12/2013

Les trois comédiennes Nadjina Khouri, Fanny Chabanne et Charline Halley sont étonnantes de justesse et donnent toute sa valeur au texte. - Les trois comédiennes Nadjina Khouri, Fanny Chabanne et Charline Halley sont étonnantes de justesse et donnent toute sa valeur au texte.

Les trois comédiennes Nadjina Khouri, Fanny Chabanne et Charline Halley sont étonnantes de justesse et donnent toute sa valeur au texte.

“ Les Demeurées ”, l’attachant et frappant roman de Jeanne Benameur a été adapté par le Théâtre du Bocage. Le pari artistique est pleinement réussi.

La première fois que j’ai lu ce roman, j’ai été frappé par la qualité de l’écriture et par l’histoire que ça raconte. Elle est très émouvante et dramatique. Mais l’auteure Jeanne Benameur arrive toujours à faire sortir la lumière de l’ombre. Dans ses écrits, il y a un puissant ressenti du beau. Par ses propos, on comprend aisément que Manuel Bouchard soit tombé sous le charme du livre « Les Demeurées », qui évoque les relations entre une mère considérée comme l’idiote du village (la Varrienne), sa fille Luce et Mademoiselle Solange, l’institutrice de cette dernière qui comprend que l’école peut briser avec fracas cette relation naturelle, hors des codes.

«  Il y a une fidélité au texte  »

Le metteur en scène du Théâtre du Bocage a pris la décision de transposer le texte sur une scène en octobre 2012. Le temps de la préparation et de l’imprégnation, il a commencé le travail de répétition un an plus tard. Il s’entoure alors de personnes qu’il connaît bien (la comédienne Nadjina Khouri qui travaille depuis 15 ans avec le Théâtre du Bocage et Pierre Bayard à la lumière *) et va chercher deux comédiennes « nouvelles » : Fanny Chabanne et Charline Halley. A l’arrivée, la pièce « Les Demeurées » est tout aussi touchante que le court roman. « Tout ce qui est dit dans la pièce sont les mots de l’auteure. Il y a une fidélité au texte » précise Manuel Bouchard. Car certes, dans l’œuvre originale, la relation entre la mère et sa fille se déroule sans mot car elles n’ont pas la parole. Mais dans la pièce, les trois comédiennes se font les narratrices et tout se traduit par le mouvement des corps, les regards, le toucher. « Elles passent ainsi de la narration au jeu proprement dit ». Le tout dans un décor qui, volontairement, n’évoque rien, histoire de laisser fonctionner l’imaginaire.
C’est ainsi une évidence que les trois comédiennes ont pleinement adhéré au texte de Jeanne Benameur. A l’arrivée, « Les Demeurées » version Théâtre du Bocage frappe les esprits.

 

* Sans oublier Pascale Robin aux costumes et Bruno Auger à l’administration.

« Les Demeurées », par le Théâtre du Bocage, mercredi 11 et jeudi 12 décembre (20 h 45) à la salle le Commynes d’Argenton-les-Vallées (réservations au 05.49.65.22.53), le samedi 14 et le jeudi 19 décembre (20 h 45) au Théâtre de Bressuire (réservations au 05.16.72.08.67.

Xavier Le Roux

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